J’AIME PAS LA RENTRÉE !

C’est la rentrée, et qui dit rentrée dit souvent nouveauté…

C’est la rentrée pour les enfants : parfois pour la première fois de leur vie, ou pour la première fois dans une nouvelle école, dans une nouvelle ville, ou sans les ami(e)s de l’année précédente…

C’est la rentrée pour les parents : ils vont laisser pour la première fois leur enfant à l’école, au collège, au lycée, ou à l’université.

C’est la rentrée pour les profs : ils vont avoir de nouvelles classes, de nouveaux élèves, de nouvelles consignes, de nouveaux programmes.

C’est la rentrée aussi dans le monde du travail, avec, parfois, un nouveau supérieur, un nouveau poste, de nouveaux objectifs…

 

Une nouvelle année s’annonce donc en septembre, avec – pour certains – son lot d’incertitudes, de craintes, d’angoisses. Et souvent une petite boule au ventre la veille de cette fameuse rentrée. Et c’est bien logique, car de nombreuses questions viennent nous assaillir :

 

Les élèves :

Pourvu que je n’aie pas Mr Duroc en maths !

Comment je vais faire sans ma meilleure amie Lola qui a déménagé ?

Est-ce que Arthur va recommencer à m’embêter/se moquer/me harceler ?

Comment je m’habille demain (et oui cela paraît bête mais c’est hyper important) ?

 

Les profs :

Combien je vais en avoir cette année ?

Est-ce que la Directrice va être aussi tendue que l’an dernier ?

Est-ce que Victor (le terrible) a changé d’école finalement ?

Pourvu que les parents de Salomé ne recommencent pas comme l’an dernier !

Il faut que je m’impose dès le premier jour ! Oui, je vais faire ça, et donc tout va bien se passer.

 

Les parents :

Comment il va supporter la séparation (1ère année maternelle !) ?

Va-t-elle se faire des amis dans cette nouvelle école ?

Peut-être qu’il est TDAH/dyslexique/dysorthographique/dyspraxique ?

Est-ce qu’on a bien fait de la changer d’école ?

Est-ce qu’il saura se défendre des autres ?

 

Et, plus généralement :

Comment je vais tenir jusqu’aux prochaines vacances ?

Est-ce que Corine (ma collègue hyper pénible) va continuer son cirque ?

Est-ce que Valérie (ma collègue hyper gentille) est revenue de congé maladie ?

Est-ce que je vais de nouveau être débordé(e) ?

Il faut que je prenne sur moi, et tout ira bien ! Aucune raison de s’angoisser.

 

Les nombreuses questions que nous nous posons tous, légitimement, la veille d’une rentrée, débouchent en effet malheureusement souvent sur des auto-injonctions (il faut que).

La plupart du temps, nous cherchons à nous rassurer, si possible en cherchant un appui dans notre entourage (ça va aller). Parfois, ça marche. Mais souvent, le fait même de se rassurer produit exactement l’inverse de ce que l’on souhaite, et cela ne fait au final qu’entretenir cette boule au ventre. Celle-ci peut alors grossir et devenir envahissante, voire paralysante. Alors, pour cette rentrée, si on répondait « ou pas » à ce « il faut que » ?

L’école de Palo Alto nous enseigne, que lorsque l’on fait toujours plus de la même chose, et que cela ne fonctionne pas, alors il faut faire l’inverse.

Il serait donc indiqué d’accueillir notre « boule au ventre » comme une amie légitime, (au lieu de la rejeter avec nos « ça va aller »).

En lui disant : oui c’est normal, tu es là, ce serait bizarre que tu ne sois pas là d’ailleurs, sinon je serais un robot. Alors je vais aller avec toi à l’école, dans ma classe, à l’université, au boulot. Et je suis d’accord pour que tu sois là. Accueillie comme il se doit, cette boule, à qui on a laissé de la place, devrait – à minima – ne plus être gênante.

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